Fela Kuti

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Fela Kuti (1938 – 1997), est un chanteur, saxophoniste, chef d’orchestre et homme politique nigérian. Il est l’inventeur de l’afrobeat, mélange de funk, de jazz, et de musique traditionnelle d’Afrique de l’ouest (Nigéria et Ghana). Proche des Black Panthers, il se sert de la musique comme une arme politique, de rejet des gouvernements corrompus et de la guerre.

Suite à la guerre de Biafra en 1969, Fela quitte le Nigéria pour les États-Unis. Il y donne des concerts, découvre le mouvement Black Panther et le Free Jazz. Afin de toucher un public plus large, il ne chante plus dans sa langue natale, le Yoruba, mais en pidgin (créole anglais). Les disques qu’il enregistre se font de plus en plus contestataires, il évoque les problèmes sociaux et politiques du Nigeria : la corruption, la guerre. Le racisme aussi, avec son album Why Black Man Dey Suffer (1971).

Pochette de l’album Zombie, par Fela Kuti & Afrika 70 (1976)

En 1974 après son arrestation par la police, il crée sa propre république, la république indépendante de Kalakuta. Dans son succès mondial Zombie en 1976, il critique les soldats nigérians qu’il compare à des zombies, car ils sont agressifs et obéissent aux ordres sans réfléchir. L’année d’après, sa république est prise d’assaut par l’armée nigériane, pendant l’attaque la mère de Fela est défenestrée.

Pendant les années 80, il multiplie les condamnations pour détention de stupéfiants et les passages en prison. Condamné à 10 ans de prison en 1984, il sortira au bout de 18 mois grâce à une mobilisation d’Amnesty International et de nombreux artistes. Il dédie son album Underground System de 1987 à Thomas Sankara, président du Burkina Faso assassiné. Dans Beats of No Nation, il s’en prend à des figures du capitalisme, comme Reagan ou Margaret Thatcher.

Affaibli par la maladie, il meurt du SIDA en 1997. Un million de personnes assisteront à ses obsèques. A noter tout de même, au cours de sa vie, Fela Kuti est accusé de détournement de mineures, et a voulu se marier avec 27 de ses choristes (mariage interdit, mais réalisé tout de même en secret).

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Fanfare Bolchévique de Prades-le-Lez

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Prades-Le-Lez est une commune d’Occitane, située près de Montpellier. Dans les années 70, cette commune accueillait une fanfare pas comme les autres. En 1980, cette fanfare sort un album de morceaux enregistrés dans les années 70. La fanfare reprend des airs populaires et révolutionnaires, comme la Cucaracha, la Java des Bons Enfants, Avanti Popolo ou l’Internationale.

Afin de comprendre ce que cette fanfare a de spécial, voici le texte imprimé dans le livret fourni avec le disque :

L’art pour l’art n’existe pas, nous jouons dans le champs de la lutte des classes. La Fanfare interprète les chants révolutionnaires ouvriers-paysans internationaux. Elle recherche et intègre les musiques populaires basées sur la danse et la vie quotidienne.Créé en 1973, elle se compose de 12 à 17 musiciens tous bénévoles issus de milieux sociaux différents et ayant tous des niveaux musicaux très variés.

Sa structure ouverte, son évolution constante, lui permettent d’accepter le passage de musiciens et de former ses propres participants, lui donnant ainsi un rôle de petit conservatoire populaire de type harmonie de village.

Son refus des formes impérialistes de musiques (électrification à outrance) la rend parfaitement autonome dans toutes les situations.

Soutien gratuit pour manifestations unitaires, grèves, luttes de quartiers, marches… soutien aux peuples en lutte.

Soutien gratuit aux travailleurs de la terre devant les différents types d’expropriations.

Défense du patrimoine naturel – Soutien aux luttes écologiques… (…)

« La rueTerrain privilégié de la fanfareMémoire des luttes et des victoires populaires.A ne pas perdre.Retrouver, recréer, revivre, amplifier l’expression populaire.L’heure est à la lutte.Préparons les fêtes à venir. »

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The Clash

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Groupe londonien formé en 1976, inclassable tant les morceaux voguent et combinent de nombreux styles, il a toujours mené à bien sa volonté de critiquer la hiérarchie sociale et la monarchie anglaise. Dignes représentants de la classe ouvrière, c’est avec classe et passion que The Clash se distingue en distillant punk et reggae, conjuguant le rock au disco, le tout scandé dans un cockney virulent. Suite à des conflits internes, le groupe se sépare en 1986, mais laisse derrière lui un impact culturel énorme, qui résonne encore aujourd’hui.

Pochette de l’album London Calling sorti en 1979 et édité par CBS Records

Derrière des refrains entêtants et parfois d’apparence simpliste se cache toujours une véritable intention : faire prendre conscience à l’auditeur de problèmes que la société préfère ne pas affronter tant ils dérangent. Remise en cause de l’establishment, dénonciation de l’impérialisme, des injustices sociales et du capitalisme, les thèmes abordés parlent à toute une génération et trouvent un large public. Rencontrant un succès planétaire, le groupe conserve ses idéaux punk, en fixant des prix d’entrée modiques pour ses concerts, voire en laissant entrer gratuitement plusieurs centaines de fans, lors d’un concert à Paris en 1978.

Un exemple flagrant serait celui du morceau The Guns Of Brixton. Écrit en 1979, il anticipe les “race riot”, émeutes raciales qui surviennent à Brixton en 1981. Engagé sur le sujet, le groupe participe en 1978 aux concerts organisés par Rock Against Racism, en réaction aux propos racistes d’Eric Clapton et David Bowie.

Texte écrit par Alexandre Pendeliau

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