Fanfare Bolchévique de Prades-le-Lez

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Prades-Le-Lez est une commune d’Occitane, située près de Montpellier. Dans les années 70, cette commune accueillait une fanfare pas comme les autres. En 1980, cette fanfare sort un album de morceaux enregistrés dans les années 70. La fanfare reprend des airs populaires et révolutionnaires, comme la Cucaracha, la Java des Bons Enfants, Avanti Popolo ou l’Internationale.

Afin de comprendre ce que cette fanfare a de spécial, voici le texte imprimé dans le livret fourni avec le disque :

L’art pour l’art n’existe pas, nous jouons dans le champs de la lutte des classes. La Fanfare interprète les chants révolutionnaires ouvriers-paysans internationaux. Elle recherche et intègre les musiques populaires basées sur la danse et la vie quotidienne.Créé en 1973, elle se compose de 12 à 17 musiciens tous bénévoles issus de milieux sociaux différents et ayant tous des niveaux musicaux très variés.

Sa structure ouverte, son évolution constante, lui permettent d’accepter le passage de musiciens et de former ses propres participants, lui donnant ainsi un rôle de petit conservatoire populaire de type harmonie de village.

Son refus des formes impérialistes de musiques (électrification à outrance) la rend parfaitement autonome dans toutes les situations.

Soutien gratuit pour manifestations unitaires, grèves, luttes de quartiers, marches… soutien aux peuples en lutte.

Soutien gratuit aux travailleurs de la terre devant les différents types d’expropriations.

Défense du patrimoine naturel – Soutien aux luttes écologiques… (…)

« La rueTerrain privilégié de la fanfareMémoire des luttes et des victoires populaires.A ne pas perdre.Retrouver, recréer, revivre, amplifier l’expression populaire.L’heure est à la lutte.Préparons les fêtes à venir. »

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Martí

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Claude Marti est un chanteur, poète et romancier né en 1940 à Carcassone. Il est l’une des figures de la Nova Cançon, style musical en vogue dans les années 70 en Occitanie. En choisissant de chanter exclusivement en Occitan, Marti participe à la politisation de la chanson Occitane. Celle-ci, fortement influencée par les idées de Mai-68, utilise la chanson comme un moyen de diffuser les idées marxistes. Comme avec son morceau Langadoc Roge (1972), qui souhaite que cette région se pare des couleurs du communisme.

La Nova Cançon ajoute au marxisme une dimension régionaliste. Les Occitans vivent mal leur relation avec l’État français, ils se sentent opprimés et comparent leur situation à celle des colonies françaises (l’État leur interdit de parler leur langue, ne fait rien pour permettre le développement de la région). C’est le thème de son plus grand succès, Un Pais que vol viure (1972). Le choix de chanter en Occitan et pas en français est donc déjà un choix politique fort. Afin de faire connaître l’histoire de la région et de se constituer une identité commune, les chansons de Marti évoquent des événements historiques, comme le massacre des cathars lors des croisades du 13ème siècle (Montségur, 1972).

Marti chante pour les mobilisations locales, comme les débats sur la répression des minorités nationales. Il rejoint le mouvement Volem Viure al Pais, qui s’oppose à l’impérialisme, au nucléaire, revendique l’autogestion. Il participe aussi activement à la Lutte du Larzac, de 1971 à 1981. Sa carrière de chanteur ralentit à partir du début des années 80, mais il continue de sortir des projets occasionnellement, comme en 2010 avec un album de reprises de George Brassens chantées en Occitan.

Pour aller plus loin on vous recommande l’article de Joan-Danièl Esteve, « Les chanteurs de la revendication occitane » disponible en suivant ce lien: https://journals.openedition.org/lengas/698

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