Paris, le 18/08/2023 – Avec Clara et Simon

Rencontres

Clara, 27 ans, chargée de communication dans le secteur culturel & Simon, 29 ans, Apiculteur

Combien de temps écoutez-vous de la musique par jour en moyenne ?

C : Au moins 4-5h S : Entre 2 et 4h. Par quels moyens écoutez-vous de la musique ? (YouTube, Spotify, Radio, Webradio, CD, vinyle, K7…)

S : J’ai un travail pour lequel je passe beaucoup d’heures au volant. Donc dès que je suis au travail, en voiture. Un tout petit peu en CD, mais surtout via les plateformes de streaming. Je suis abonné à Apple Music. Quand je ne suis pas au travail, c’est chez moi avec mes écouteurs.

C : J’écoute Spotify 90% du temps. Par mes écouteur, ou via un casque de vélo qui a des écouteurs intégrés. Presque une fois par semaine, je vais chez mon ami Titouan qui me fait écouter ses vinyls.

Comment vous découvrez de nouveaux morceaux ?

C : Via mes ami.e.s, qui me font découvrir la musique qu’iels écoutent. Même si j’ai honte, j’utilise aussi beaucoup l’algorithme Spotify que je trouve excellent en vrai.

S : Via les sorties récentes dans les styles que j’écoute. Ou parfois par des classements d’artistes dans un style ou une époque que je vais vouloir découvrir.

C : Moi aussi, je me passionne régulièrement pour un sujet, un pays ou une époque, et je vais tout de suite chercher les musiques qui y correspondent.

Vous êtes allés à des concerts / festivals cette année ?

S : Une dizaine ouais.

C : Beaucoup. Je vais très souvent au Supersonic. Et en général, je vais toujours voir au moins un concert par semaine. Et sans compter les concerts que j’organise via mon travail. Je bosse pour une asso qui organise des concerts de musique classique. La musique classique ce n’est pas ma passion première, donc je fais la différence entre les concerts pour mon taff et ceux pour mon plaisir.

Est-ce qu’il y a un ou des styles de musique que vous écoutez en majorité ?

C : Oui, le rock. Spécialement la New Wave.

S : Le Rap. Quasiment que du rap français. Mais pas trop de trap et drill.

Est-ce que vous pouvez me donner 3 noms d’artistes que vous appréciez particulièrement ?

C : Cure, Depeche Mode et Bowie. Un peu mainstream. Ah, et Janis Joplin ! J’enlève Depeche Mode pour Janis Joplin.

S : Moi j’ai pas vraiment d’artistes que j’écoute en boucle.

Si je vous dis artiste engagé, vous pensez à qui ? Et pourquoi ?

C : Là comme ça, je dirais Youssoupha. Ses textes sont super inspirants, il représente bien le monde d’aujourd’hui. Il ne se définissait pas forcément comme ça au début, mais par la force des choses il s’est dirigé vers cette voie, en mettant en avant son continent l’Afrique, et en parlant des conséquences de vivre en France en tant que racisé.

S : Je dirais Nekfeu. À la base, j’écoute du rap pour l’esthétique. J’ai commencé avec La Fouine, je m’en foutais du sens des textes. Mais c’est le premier qui m’a ouvert au sens des paroles, et qui m’a aussi donné envie d’écrire du rap. Il part de son quotidien pour en tirer des réflexions sur la société. Je vois le rap comme un moyen de sortir ses angoisses, par rapport à la société, tes ami.e.s, tes relations amoureuses…

Est-ce que vous pensez qu’il y a des courants musicaux fondamentalement plus engagés que d’autres ? (Par exemple le rap ?)

C : Oui, le punk par exemple est fondamentalement contre la société. Le grunge aussi. Il détruit les codes et les structures musicales attendues. La musique du Cap-Vert ou le Reggae, met fortement en avant une identité, c’est aussi une forme d’engagement. Je pense aussi aux chants irlandais de l’IRA. J’aime la musique qui n’est pas forcément engagée dans les paroles, mais qui est engagée pour ce qu’elle va produire auprès des gens qu’elle va toucher. Un peu comme Nekfeu finalement.

S : Pour le rap, ce n’est pas forcément toujours engagé, à la base c’est une musique qui est plutôt faite pour ambiancer plus que pour transmettre un message.

Est-ce que vous vous c’est un plus qu’un-e artistes soit engagé-e ? Est-ce que vous faites attention à ça pour les artistes que vous écoutez ?

C : à l’inverse, je dirais que si tu est engagé c’est un plus. Il ne faut pas distinguer l’artiste de son art, et si la personne fait des actes répréhensibles je n’aurai pas forcément envie de l’écouter. J’adore les artistes comme Suzanne ou Eddy de Pretto, qui mettent de l’engagement dans la variété française de manière douce.

S : Je n’aime pas les oeuvres d’art qui se veulent uniquement militante. Il faut faire attention à la forme pour donner envie au public d’écouter. Je fais donc d’abord attention à la forme, mais si il y a un message c’est encore mieux.

Question d’actualité : vous avez suivi ce qui se passe avec le Hellfest : est-ce que malgré tout vous pourriez quand même y aller ?

C : Oui ça m’a beaucoup affecté, c’est un endroit ou je rêvais d’aller un jour. Mais c’est vrai que c’est un monde d’homme, qui objectifie les femmes, et en tant que femme je ne sais pas si j’y serais très à l’aise.

S : Moi j’aimerais bien y aller un jour, peu importe les polémiques. Les organisateurs du festivals sont incriminables d’inviter des groupes racistes, des violeurs. Mais je n’ai pas envie que cela me gâche une expérience de vie. Je ne pense pas que tout le milieu Metal soit problématique, c’est juste quelques groupes à la marge, et je ne veux pas les laisser gagner.

Est-ce que vous pensez que la musique peut permettre de changer la société ?

C : Totalement. C’est la meilleure arme possible. Il faut écouter les podcast de Metronomix, (Et La Lutte Musicale !) pour se rendre compte du poids politique de la musique.

S : Je crois que ça peut être une illustration des changements de la société, mais pas que les changements puissent partir de la musique. Mais ça peut accompagner les changements, la musique en manif par exemple c’est hyper important.

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