Underground Resistance

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Lorsqu’on évoque Underground Resistance, on parle d’un collectif mythique, pour plusieurs raisons. D’abord pour sa participation à la définition du son Techno, ce genre musical qui a émergé à la fin des années 80, à Detroit. Originaires de la Motor City, les membres d’Underground Resistance font partie de la seconde vague d’artistes Techno de Detroit, après le trio d’initiateurs Juan Atkins, Derrick May et Kevin Saunderson. Mythique, le collectif fondé en 1990 l’est aussi par sa radicalité, son esthétique sans compromis. Sur les pochettes des disques n’apparaît que le logo UR reconnaissable entre tous, les visages des membres restent cachés sous des cagoules en concert.

Cet anonymat, couplé à un refus d’apparaître dans les médias, vient d’une volonté affichée de mettre la musique en avant, qu’elle seule importe plutôt que ses interprètes. Le producteur s’efface derrière sa musique, les artistes restent anonymes pour éviter de tomber dans la stratification, qui nuit au sens profond de la musique. L’utilisation de pseudonymes pour brouiller les pistes est courante. Leur musique est aussi le seul média au travers duquel ils peuvent s’exprimer sans que leur pensée soit déformée, qui peut toucher directement leurs auditeur.ices.

À travers le mouvement Techno, Underground Resistance s’inscrit dans un courant musical innovant, directement inspiré des conditions sociales difficiles des afro-américains de Détroit, cette ville industrielle qui connaît le chômage de masse, la pauvreté, les violences policières, le racisme. S’inspirant de l’imaginaire militaire et de la fierté d’être noir-e de Public Enemy, UR rompt avec l’industrie musicale, montant ses propres labels, studios, et réseaux de distribution, pour être en totale indépendance et garder le contrôle sur leur musique et leur image.